La Jaguar est une console de jeux vidéo de salon à cartouches datant de 1993, disposant d’une ludothèque limitée, et qui n’a pas connu un grand succès malgré sa technologie innovante. C’est l’avant-dernière console produite par Atari Corporation.
Historique
En 1990, Flare Technology (société fondée par Martin Brennan et John Mathieson et financée par Atari) déclare pouvoir produire de manière rentable une console supérieure à la Mega Drive et à la Super Nintendo. Atari accepte immédiatement et la machine est lancée en 1993 pour 250 £ avec un accord de construction de 500 millions de dollars avec IBM.
Ce prétendu système 64 bits voit sa campagne publicitaire axée sur sa supériorité sur les systèmes 16 bits existants. Les ventes sont mauvaises dès le départ : il ne s’écoulera que 120 000 consoles la première année aux États-Unis et elles déclineront rapidement faute de bons jeux. La programmation est difficile et le matériel contient quelques bogues, notamment un qui provoque l’arrêt des processeurs avec un code spécifique exécuté en mémoire. Les sorties de la PlayStation et de la Saturn sonnent le glas de la Jaguar en 1995.
Dans un dernier effort pour sauver la Jaguar, Atari essaye de faire valoir que la Jaguar est la seule console 64 bits (la PlayStation et la Saturn étant des 32 bits), causant une controverse (en effet, pour certains, les deux processeurs 64 bits de la Jaguar ne sont rien de plus que des accélérateurs graphiques) : son processeur graphique est un 32 bits et son CPU un 16 bits. Cette tentative désespérée est inutile et la Jaguar termine rapidement sa courte carrière.
Beaucoup de périphériques ont été annoncés, comme un modem vocal ou un casque de réalité virtuelle, mais seuls quelques-uns furent effectivement produits : le Jaguar CD (un lecteur de CD), le JagLink, un système de réseau entre deux consoles, et une manette avec cinq boutons supplémentaires.
Pour illustrer les capacités « limitées » de la machine, certaines critiques firent des parallèles avec certains titres sortis parallèlement sur consoles 16 bits (Dragon, Syndicate) ou 32 bits (Rayman), insistant sur le fait que ces titres n’affichaient aucune supériorité technique alors qu’ils tournaient sur une console prétendument plus puissante.
Finalement, en trois petites années, la Jaguar n’aura que très peu de hits. Citons Alien vs Predator, la seule exclusivité d’envergure (avec Tempest 2000) et qui montrait pour le coup la supériorité technique de la machine face à ses contemporaines. Rayman, Myst, Theme Park, Flashback, Worms, Doom, Wolfenstein 3D furent des titres de qualité mais étaient déjà disponibles sur de multiples supports.
La Jaguar attire, depuis 1996, un certain nombre de développeurs amateurs.